A propos de Nous

Nous ouvrons la voie
Éducation

La Fondation Okala est née du désir de contribuer à un monde meilleur pour nos enfants, frères et sœurs. Nous croyons que l’accès à une bonne éducation est une question de droits de l’homme et que tous les enfants devraient avoir les mêmes opportunité à cette fin. Malheureusement, beaucoup ne fréquenteront pas en raison d'un manque de finances et nous voulons changer cela. Grâce à cette fondation, nous avons l'occasion de redonner à nos racines et d'avoir un impact positif et durable dans notre communauté.

Nous voulons agir, élever la voix et ne plus rester les bras croisés pour donner de l'espoir, une chance aux moins fortunés. Nous venons d'horizons divers - mais nous sommes unis par notre passion pour l'éducation, nos expériences communes d'immigrants, notre race, et notre volonté de vouloir faire notre part pour servir de modèles aux autres. Par-dessus tout, nous sommes également unis par notre vision commune que nos frères et sœurs, quels que soient leurs origines, religions, couleur de peau, orientations politiques ou sexuelles, méritent les mêmes opportunités pour une vie meilleure grâce à l'éducation.

Notre énoncé de vision

Notre Vision

Aider à l'émergence d'une classe de jeunes Africains éduqués au développement de l'Afrique.

Notre Mission

Aider à surmonter les peurs, à aider ceux et celles qui, faute de moyens, risquent de compromettre leur avenir en leur offrant des bourses universitaires.

Notre Engagement

Travailler sans relâche pour autonomiser / ouvrir la voie aux jeunes africains(es) grâce à l'éducation.

Notre histoire

De l’avis de tous, six décennies après leurs indépendances et à l’exception de quelques rares pays (Afrique du Nord ou du Sud), le système éducatif de nombre de pays africains reste marqué par une baisse généralisée de niveau et par un manque de vision quant aux besoins de développement des États. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation.

D’abord la faiblesse des investissements des États. En Afrique, la plupart des États préfèrent investir plus dans les services de sécurité (armées, services secrets, gardes prétoriennes pour la sécurité des Chefs d’États…) que dans les domaines sociaux (éducation, santé, infrastructures de base…). Avec la démographie galopante et compte tenu du fait que les populations africaines sont très jeunes, il n’est pas rare d’avoir des salles de classe (ou ce qui en fait office) avec 80 voire 100 élèves, dont certains assis par terre ou sur des morceaux de pierre ! En cas d’intempéries, le sol en terre battue est mouillé, la salle envahie d’eau. En 2016 et selon des chiffres de l’UNESCO, la Guinée-Conakry par exemple consacrait 2.57% de son PIB à l’éducation, 2.12% pour la RDC, 2.65% pour le Cameroun, 5.39% pour la Côte-d’Ivoire ou encore 2.06% pour la Gambie, contre 6.90 pour la Finlande, 4.80 pour l’Allemagne ou 5.27% pour l’Australie.

Autre facteur, le sous-équipement des écoles et établissements. Malgré certains chiffres qui pourraient laisser croire que ‘autres états investissent dans l’éducation en Afrique, peu d’établissements disposent de salles de classe dignes de ce nom, avec du matériel didactique adéquat. Les manuels scolaires sont rarement offerts aux élèves, il faut toujours les acheter, ce qui n’est pas à la portée de nombreuses familles ; des élèves des filières scientifiques obtiennent le Baccalauréat sans avoir jamais vu un microscope ou un ordinateur. Les voyages d’études, pourtant si didactiques pour éveiller la curiosité des élèves, n’existent pas ou sont rares dans les quelques établissements nantis des grandes villes et généralement privés.

Système peu adapté aux besoins de développement des pays, où on semble plus privilégier le diplôme que la formation professionnelle ou la pratique. Par manque d’orientation des élèves dès les premières années du secondaire, doublé au manque de prévision/planification des états qui n’ajustent pas leurs besoins de développement aux filières d’études mises en place, les élèves étudient sans trop savoir où ils vont, ni ce qu’ils vont faire du diplôme obtenu (pour les plus chanceux et chanceuses qui réussiront à aller jusqu’au bout de leurs études). Résultat, beaucoup de diplômés qui vont chômer, car sans formation pratique en adéquation avec les besoins du pays. Ainsi, dans les rues de Yaoundé, Kinshasa ou Harare, c’est assez fréquent de voir un chauffeur de taxi titulaire de deux Masters ; le vendeur de fruits ou d’habites à la sauvette, lui, se targuera d’être détenteur d’une Licence en biochimie, quand le veilleur de nuit de tel magasin ou de votre résidence n’exhibera pas sa Maitrise en Littérature ou Philosophie.

Des Enseignants peu qualifiés et motivés. Beaucoup disent en se plaignant que « l’enseignement ne paie pas ». On a parfois l’impression qu’être « enseignant(e), c’est quand on a échoué partout ailleurs », aiment à le répéter certains, désabusés. Salaires peu motivants, conditions de travail peu encourageantes, certains enseignants sont obligés de prester dans plusieurs établissements pour nouer les deux bouts du mois. Avec le système de vacataires ou de contractuels, beaucoup d’enseignants n’ont jamais mis les pieds dans une École normale où on forme les éducateurs et pédagogues. Dans les établissements de campagne, cette catégorie d’enseignants est légion, mais faute de mieux, on estime que c’est un moindre mal. L’éducation de qualité, si tant est qu’elle existe, reste circonscrite au niveau des centres urbains où les « meilleurs enseignants » préfèrent vivre et enseigner, au détriment des écoles de campagne où les enfants s’assoient par terre, à 60, 80 voire 150 par classe.

Un autre fléau qui paralyse ce secteur reste la corruption systémique. Comme dans presque tous les domaines de la société africaine, la corruption est omniprésente dans le secteur de l’Éducation. Même pour obtenir un avancement et le « package » qui va avec, si vous ne mouillez pas la chemise de tel ponte du Ministère ou du régime, vous attendrez 5 voire dix ans, ou même jamais pour bénéficier de vos (maigres) avantages.

Au Cameroun par exemple, pour avoir une place dans une Grande École, les tarifs sont généralement connus : selon le métier (magistrat, diplomate, médecin, ingénier, etc.), cela peut aller de 3 millions à 5 millions FFCA ; soit entre 8,000 et 15,000 dollars canadiens ! Pour ceux et celles qui peuvent se le permettre et indépendamment de la compétence ou du niveau de l’élève. Pour les autres, seul Dieu peut aider, au contraire de ceux qui vont émarger sur les listes des différents « quotas » attribués (par une loi d’airain qui ne dit pas son nom) par la Présidence de la république, le Ministère de la Fonction publique qui organise les concours, le Ministère de tutelle ou la Direction de ladite Grande École. Comment pouvons-nous espérer former nos futurs dirigeants/leaders si chaque enfant n'a pas la même chance de réussir ?

Au Cameroun, pour étudier dans un établissement public, il faut parfois « acheter » sa place. Cela va de 50 000 FCFA (125 dollars canadiens) à 100 000 ( 250 dollars canadiens). Les « nantis » préfèrent envoyer leur progéniture à l’étranger, Europe en tête, Etats-Unis, Canada, ou, nouvelle tendance, en Chine et en Inde. Mais combien sont-ils à pouvoir se le permettre ? Il y a aussi la question des manuels scolaires qui au nom de la « nationalisation de l’enseignement », contribue à enrichir certains auteurs généralement bien introduits dans les cercles du pouvoir.

Dans ce système, les filles, comme dans presque toutes les mauvaises situations, paient un lourd tribut. Principales victimes du système et en raison de la pauvreté qui frappe les familles, certaines sont purement et simplement « sacrifiées » par leurs parents au profit des garçons. La coutume dans certaines communautés, voulant qu’une jeune fille soit principalement destinée au mariage, aux travaux champêtres et à la procréation.

Quand elles arrivent même à aller à l’école, beaucoup sont victimes du phénomène « PST », points sexuellement transmissibles » : en clair, du sexe pour des points et donc pour avancer en classe supérieure. D’autres sont victimes de harcèlement sexuel de la part de leurs enseignants, de brimades et d’humiliations, parce qu’elles osent rejeter les avances de leurs encadreurs. Des études menées dans certains pays (Sénégal, RDC…) ont mis en lumière ce phénomène, malgré les dénégations des responsables de ces pays. Pourtant, au Cameroun, au Gabon, au Tchad, c’est une triste réalité connue de beaucoup ; mais, pour cause d’omerta.

Pour finir, d’autres facteurs existent qui justifient l’état préoccupant de l’École en Afrique. Il faudrait pourtant de pas grand-chose, juste d’une vision globale de ce que l’Afrique veut être, et des moyens conséquents pour offrir une chance aux jeunes (filles surtout) de bien meilleures perspectives d’avenir. Le système de bourses d’études (nationales ou à l’étranger) pour récompenser les plus méritants et encourager la compétition demeure une piste à explorer. C’est l’un des modestes objectifs de cette Fondation. Sans une de ces bourses d’études pour la Belgique, moi, Fondateur de cette Fondation, ne serait probablement ce que je suis devenu aujourd’hui : quoi de plus normal donc que de renvoyer l’ascenseur à ceux et celles qui n’ont pas eu cette chance mais qui ont des rêves, les mêmes que les miens !

 A toutes fins utiles, vous en saurez davantage en cliquant sur le lien ci-dessous : http://data.uis.unesco.org/index.aspx?queryid=181&lang=fr http://data.uis.unesco.org/index.aspx?queryid=181&lang=fr

À l'origine...

La Fondation Okala est née du désir de contribuer à un monde meilleur pour nos enfants, frères et sœurs. Nous croyons que l’accès à une bonne éducation est une question de droits de l’homme et que tous les enfants devraient avoir les mêmes opportunité à cette fin. Malheureusement, beaucoup ne fréquenteront pas en raison d'un manque de finances et nous voulons changer cela. Grâce à cette fondation, nous avons l'occasion de redonner à nos racines et d'avoir un impact positif et durable dans notre communauté.

Nous voulons agir, élever la voix et ne plus rester les bras croisés pour donner de l'espoir, une chance aux moins fortunés. Nous venons d'horizons divers - mais nous sommes unis par notre passion pour l'éducation, nos expériences communes d'immigrants, notre race, et notre volonté de vouloir faire notre part pour servir de modèles aux autres. Par-dessus tout, nous sommes également unis par notre vision commune que nos frères et sœurs, quels que soient leurs origines, religions, couleur de peau, orientations politiques ou sexuelles, méritent les mêmes opportunités pour une vie meilleure grâce à l'éducation.

Chaque année, comme cela est devenu la norme, nous voyons des milliers de jeunes Africains risquer leurs vies en Méditerranée pour poursuivre le rêve occidental. Beaucoup s'arrêtent en Europe, mais d'autres iront plus loin, pour atteindre l'Amérique du Nord. C'est une grande perte pour l'Afrique et pour l'avenir de ce continent ! Parmi ceux qui finissent en périssant en mer, n'ayant jamais atteint leur destination de rêve, ce sont aussi les rêves d'une génération qui aurait pu produire de futurs ministres, de brillants avocats, médecins, ingénieurs, journalistes… qui disparaissent aussi. C'est la chance du tirage au sort : certains le font, d'autres pas, par manque de ressources et de soutien financier pour pouvoir aller dans de bonnes écoles, ou même tout simplement d’aller à l’école. 

Nous sommes conscients de nos propres lacunes dans la réalisation de ces atrocités. Nos dirigeants supposés ne nous aident pas à être respectés: corruption endémique, incompétence, médiocrité, népotisme, autocratie, manque de vision, mauvaise gestion, la liste est longue. Mais le seul fait de blâmer cela serait trop myope. Notre malheureux passé de colonisation continue de nous hanter. Le rêve européen ou américain que beaucoup risquent tout cela finit souvent par être une illusion. En effet, pour ceux qui parviennent à se rendre sur le côté vivant, il y a une autre réalité à laquelle ils doivent maintenant faire face, et cette réalité est qu'être noir est un handicap: à cause de nos noms et de la couleur de peau ... etc. Les théories abondent sur le chemin parcouru par la société en termes de jugement fondé sur le caractère et les capacités, et les experts des droits de l'homme et d'autres chercheurs continuent de prêcher sur des choses qu'ils n'ont jamais vécues ou vécues eux-mêmes. Nous savons par expérience personnelle que les chances de réussite dans la vie d'une personne noire sont minimes et être noir a souvent signifié avoir à faire plus que les autres, juste pour exister. Nous savons aussi qu'être noir, c'est être moqué quotidiennement parce que nous ne correspondons pas aux « normes de beauté » occidentales. Être noir, c'est constamment chercher son identité noyée et brouillée par la stigmatisation de la colonisation.

En effet, deux siècles après la colonisation, les Noirs sont encore principalement vus comme des serviteurs facilement modelés et corvéables à merci. Quelles que soient les qualités, les compétences et les capacités, un(e) Noir(e) doit travailler davantage pour gagner ses galons - dans le sport, dans les usines, en politique - dans tous les domaines. Jamais prise au sérieux, rarement crue, qualifiée de paresseuse, la personne noire a encore du chemin à faire pour trouver ses marques ou prouver sa valeur - c'est ce qu'on nous dit. La diversité culturelle dont beaucoup se réjouissent se conjugue toujours au futur ou au conditionnel. Il parait que l’Homme noir n’est pas encore suffisamment entré dans l’Histoire. Mais de quelle Histoire parle-t-on ici ? La Police, dans certaines sociétés occidentales, excelle dans la provocation et le racisme abject, que même les plus aveugles dénonceraient. Mais le dire haut et fort passerait pour un crime. Et il s’en trouve des personnes pour prétendre le contraire ! Oh oui, le « politiquement correct » … Mais les faits sont têtus et la vérité est que par exemple, un simple contrôle de papiers suffit à vous rappeler que vous n'appartenez pas à notre race, que vous n'êtes pas chez vous, alors que parfois, la personne de couleur comme on dit pudiquement a son passeport européen ou américain.

Rester assis, en silence et ne rien faire s’apparenterait à un péché, ce serait être complice de la médiocrité. Nous devons agir pour donner une voix aux sans-voix, aux plus petits d’entre nous. Nous devons et pouvons aider, en donnant une chance d'oser rêver, d'espérer. Nous devons ouvrir la voie et l'éducation reste un des meilleurs canaux.