La Fondation Okala appuie l’éducation inclusive au Cameroun.

Une assistance vient d’être apportée aux quelque 70 « enfants déficients » de l’EPPIA de Nkolndongo à Yaoundé. Des manuels scolaires et autres équipements tels que le papier braille, les poinçons, les cuba rythmes, les calculatrices sonores pour déficients visuels et autres jouets pour enfants autistes ont été offerts ce mercredi 11 octobre 2023 à ces enfants « différents » des autres du fait de leurs conditions par la Fondation. Une occasion pour eux et leurs familles d’assurer leur éducation, et partant, leur autonomisation, même si leur quotidien n’est pas toujours simple.

L’Ecole publique pilote inclusive d’application de Nkolndongo, EPPIA, à Yaoundé, Capitale du Cameroun, compte 463 élèves dont 77 déficients (avec 31 filles) de toutes sortes : autistes, malvoyants ou non-voyants, les infirmités motrices cérébrales, les porteurs de trisomie, les handicapés moteurs, les déficients auditifs, les dyslexiques, les drépanocytaires, les albinos, les déplacés internes, etc.

On explique ici que cette « mixité » a pour avantage l’épanouissement de l’enfant, l’acceptation mutuelle en faisant comprendre aux autres enfants dits normaux que malgré leur situation, leur état, ils sont des êtres humains comme eux.

L’EPPIA fait partie des quelque dizaines d’écoles dites « inclusives » parmi les milliers d’écoles primaires qui existent au Cameroun, pays d’Afrique centrale. Seulement, à leur création, ces écoles n’avaient pas été conçues pour héberger cette catégorie d’élèves. Toilettes adaptées, pupitres, rampes d’accès…, tout n’existe que pour des enfants dits « normaux ».

L’inclusion : c’est quoi, au fait ?

C’est le cas de l’EPPIA créée en 1990. Aux côtés des élèves « normaux » sont venus s’ajouter des élèves « déficients ». Les deux types de population cohabitent dans des salles de classe parfois pléthoriques, et reçoivent les mêmes enseignements, chacun en fonction du degré et du type de handicap : c’est cela le concept de l’éducation inclusive.

L’inclusivité est « un projet qui est encore au stade embryonnaire » au Cameroun, relève le directeur de l’EPPIA qui reconnait certes que le Gouvernement camerounais « fournit des efforts en créant des partenariats avec certaines ONG pour la formation des enseignants. » Mais tout reste à faire pour rendre effective cette inclusion, car ces enfants déficients n’ont pas toujours les facultés qu’il leur faudrait pour suivre un cursus scolaire « normal ».

« Nous travaillons avec les âmes de bonne volonté pour nous aider à accompagner les élèves à besoins spécifiques de notre structure », affirme Georges Owono  Mbarga, directeur de l’EPPIA de Nkolndongo. Il explique :

« Leur encadrement scolaire nécessite la mobilisation de plusieurs ressources. Parmi lesquelles du matériel scolaire spécifique adapté. Par ailleurs, certains élèves habitent très loin et n’arrivent pas à effectuer chaque jour le déplacement de l’école, du fait du manque de moyens de leurs parents », explique le directeur.

Parmi ce matériel didactique, nous avons entre autres : le matériel didactique pour déficients visuels tel que des rames de papier braille, le poinçon qui est l’équivalent de leur bic, la tablette braille pour leur permettre d’écrire, le cuba rythme pour les mathématiques, des cordes pour les trisomiques et autres,

le ballon sonore que les enfants autistes peuvent également utiliser, tout comme de petits ballons pour la motricité fine, des tenues de sport et de classe…

Une assistance bienvenue.

C’est ce matériel qui a été offert ce mercredi 11 octobre 2023 par la Fondation Okala à ces élèves. Pour le plus grand soulagement du directeur de l’EPPIA :

« En offrant ce matériel à ces enfants, en aidant les parents et l’Ecole dans l’acquisition des outils de formation et d’évaluation nécessaires, votre Fondation aura ainsi contribué à la valorisation de la personne vivant avec handicap dans notre Ecole et au-delà, dans notre société », a-t-il déclaré.

Les parents, tous venus à cette « grande première dans cet établissement scolaire », ont affirmé « manquer de mots pour remercier la Fondation Okala pour ce geste humanitaire. Certains ont plus que vous, mais ne songent pas aux autres. A travers cette assistance, vous avez sauvé ainsi l’année scolaire de nos enfants dont presque personne ne s’occupe, en raison de leurs handicaps », a ainsi déclaré une mère d’enfants.

Au-delà du matériel scolaire, d’autres matériels ont été spécialement offerts aux filles handicapées, notamment du papier toilette et des serviettes hygiéniques, des frais de transports et autres.

« En tant que population vulnérable et à risque, en cas de manque de ce minimum, cela pourrait les exposer à certains risques, y compris des agressions sexuelles. Or, avec ce minimum, ils peuvent rester chez eux à l’abri, ou se déplacer facilement pour aller à l’école», explique une enseignante.

Besoins immenses

Malheureusement, cette assistance de la Fondation Okala ne pourra combler tous les besoins de ces enfants, tant ils sont immenses. D’où cet appel du directeur de l’EPPIA de Nkolndongo :

« La Déclaration universelle des Droits  de l’Homme stipule que tous les êtres humains naissent libres et égaux. Nous tendons la main aux hommes de bonne volonté, comme la Fondation Okala vient de le faire, afin de nous aider à aider l’Etat dans l’accomplissement de cette noble mission. »

Puisse cet appel être entendu ! Pour l’avenir de ces enfants qui n’ont pas eu la même chance que les autres…